Chaque année en novembre, se tient à Sceaux Musiques en courts, un concours de composition de musique de film unique en son genre. Nous en avions réalisé le support de promotion fin 2008, sous la forme d’un petit documentaire destiné à la fois à une diffusion sur Internet et en salle de projection, en première partie de programme.
Un concours original qui renoue avec les débuts du cinéma
Après une première sélection sur dossier, au cours de l’été qui précède l’événement, quinze candidats choisissent un court-métrage pour en composer la musique parmi trois ou quatre films dont on a retiré la bande son. Le jour du concours, ils exécutent leur création en public au cinéma Trianon, pendant la projection de l’œuvre qu’ils ont choisie ; ils interprétent leur composition en solo ou avec les musiciens de leur choix.
Le concours renoue avec l’époque du cinéma muet, lorsque des musiciens accompagnaient la projection en salle, parfois au sein d’orchestres très importants contrairement aux idées reçues. Le cinéma Trianon est à ce propos un bel écrin, puisqu’il s’agit d’une des plus vieilles salles d’Ile-de-France* qui a connu les débuts du 7ème art. La qualité et l’originalité des créations présentées sont chaque année excellentes et évaluées par un triple jury. Le public quant à lui assiste librement aux projections tout au long de la journée : il peut ainsi apprécier le rôle joué par la musique d’un point de vue narratif et émotionnel, en comparant l’impact de compositions très différentes sur des séquences de films identiques.
A propos du film de promotion
Devant la nécessité de faire connaître Musiques en courts au grand public, la ville de Sceaux a pris l’initiative de faire réaliser un film de promotion et nous en a passé commande. Le projet a vu le jour en deux étapes, étalées sur deux années. La première a consisté en la captation vidéo de l’édition de 2007 et en la réalisation d’interviews des concurrents, des membres du Jury, du public, des représentants de la Ville… Ce dernier travail, mené par la journaliste Agnès de Coqueréaumont, se devait d’être le plus ouvert possible, car nous ne souhaitions pas être influencés par des objectifs de communication pour porter un regard neuf sur l’événement. C’est en cela que la manière de procéder était intéressante, se rapprochant d’avantage de la technique du documentaire que du film institutionnel. En 2008, en prévision de l’édition suivante, nous avons alors planché sur la meilleure façon de valoriser Musiques en courts à partir des éléments les plus significatifs que nous avions collectés. C’est ainsi qu’est née l’idée de construire le film à partir des regards croisés des concurrents ainsi que de leur démarche artistique, à l’exclusion de tout discours officiel. Nous avons ainsi donné un côté intemporel au film, brossant des portraits dans lesquels les futurs candidats continueront longtemps de se retrouver ; en tout cas, nous l’espérons.
En tant que réalisateur, il me tenait à cœur de retranscrire la sensation que j’avais éprouvée tout au long de cette journée : un incroyable foisonnement d’univers musicaux, de sonorités, de styles d’interprétation, de trouvailles dans les bruitages… D’où l’importance de la bande son sur laquelle les œuvres musicales s’enchaînent, se répondent, se télescopent parfois même, jusque sur les fonds sonores des interviews. Côté image, un défi était à relever. La salle du Trianon était habituellement plongée dans le noir pendant les projections, comme toutes les salles de cinéma, seules quelques réglettes d’éclairage permettant aux musiciens de lire leur partition. Il fallait donc trouver des solutions techniques qui permettaient une belle photographie sans gêner spectateurs et concurrents. Ces deux challenges image et son ont été relevés grâce au savoir-faire et à la créativité de Christian Herouard et des techniciens des Gémeaux, ainsi que ceux du studio d’enregistrement la Caisse Claire. Je tiens une nouvelle fois à les remercier pour cela, ainsi que Jérôme Pallavicini de la Direction de l’Action culturelle qui nous a mis à disposition tous les moyens dont nous avions besoin pour ce projet.
Un film écrit par Agnès de COQUEREAUMONT
Images, réalisation et montage Alexandre EYMERY
Voix off Virginie ASTER
Pour plus d’informations sur le concours :
www.musiques-en-courts.fr
Voir également l’article :
Un DCP ou Digital Cinema Package pour Musiques en courts
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